A propos de notre église…
Certaines parties du bâtiment sont devenues dangereuses, à la merci d’une chute de pierre provenant de la structure maçonnée. Beaucoup de questions se posent, dont celle de la recherche des
fonds nécessaires à sa restauration ?
Afin de contribuer à l’élaboration de réponses, j’ai proposé, en tant qu’artiste-peintre et habitant de la commune de concevoir un décor peint sur les murs intérieurs, afin, éventuellement, d’enrichir l’intérêt porté à l’édifice. A l’image de ce qui se faisait autrefois dans nombre d’églises romanes et dont l’église de Saint Sornin porte encore témoignage.
Une fresque ornant les murs latéraux et une partie de l’abside*, disposée selon les incidences de la lumière, découpée en scènes successives selon l’architecture du lieu.
A cette fin, il m’est apparu opportun de rassembler dans l’église, la nécessaire vocation religieuse de l’édifice, les habitants de la commune, et d’élaborer un système de narration coordonnant ces
deux éléments.
Il est évident que le personnage de Saint Symphorien, condamné à la décapitation en 270 à Autun pour avoir refusé de s’agenouiller devant une statue de Vénus, doit servir de fondement au développement religieux de la peinture. Pour éclaircir ce propos, je cite un extrait de « La Légende Dorée* » de Jacques de Voragine* :
« Grégoire de Tours raconte notamment qu’un chrétien, ayant arrosé trois cailloux du sang qui avait jailli du tronc coupé de Saint Symphorien, mis ces cailloux dans une boîte d’argent et prit l’habitude de les porter sur lui. Et comme, un jour, le camp où il était se trouva détruit de fond en comble par un incendie, la boîte seule resta intacte, avec l’étui de bois où elle était enfermée. »
Voilà de quoi constituer le sujet de plusieurs peintures… Il en existe d’autres, de quoi imaginer le cycle narratif proprement religieux. Venons en maintenant à l’autre partie de ce cycle qui nous concerne plus directement puisqu’il s’agit de nous tous, habitants de la commune.
La solution la plus simple est de faire entrer dans l’église, tous ceux qui en feront le souhait. Ensemble, communautairement. Recréer l’idée de paroisse, du village rassemblé autour de son église. Chacun d’entre nous, à sa façon pouvant y contribuer, apporter sa pierre à l’édifice. Pour cela il sera nécessaire que tous se prêtent au jeu de la photographie afin de créer la documentation nécessaire à la représentation peinte sur le mur. J’ai commencé ce travail lors du repas du 11 novembre. Je voudrais déjà remercier tous ceux qui se sont prêtés à ce jeu avec des
trésors d’amabilité qui m’ont été un merveilleux encouragement.
Remercier aussi Denis Rouyer et les membres du conseil municipal qui ont volontiers accepté de poser quelques semaines auparavant, lors de leur visite de la Réserve Naturelle de la Massonne.
Déjà se dessine la représentation d’un repas pris en commun. Il y aura d’autres occasions…
Le projet se précise.
Au début de mars, je vous présenterai le projet abouti dans la salle communale (la date sera définie prochainement). J’espère la présence de chacun de vous, afin que nous puissions le
porter ensemble vers les incontournables structures administratives et financières.
Jean Michel Bénier
* Abside : fond du bâtiment en forme de demi-cylindre où se termine le coeur.
* Légende dorée : Somme de texte rédigés en latin qui raconte la vie d’un grand nombre de saints et de saintes.
* Jacques de Voragine : ecclésiastique né en 1228 à Arazze près de Gênes, mort en 1298. Prieur des couvents d’Asti et de Gênes, auteur de la Légende Dorée. Béatifié en 1816, fêté le 13 juin.